Les voyages de Janna Dutton en voiture avec sa famille pour rendre visite à des membres de la famille comptent parmi ses meilleurs souvenirs de jeunesse. Mais ce ne sont pas les destinations qui ont laissé une marque si indélébile sur elle, ce sont en fait les repas que sa famille arrêtait manger en chemin. Ces repas au restaurant étaient tout un luxe pour une famille qui avait peu de moyens.

Et comme les souvenirs de ces repas, le rêve de Janna de posséder un jour un restaurant en bord de route ne l’a jamais quittée.

Aujourd’hui, Janna est la propriétaire de plusieurs restaurants Tim Hortons dans la région de Saskatoon, dont un, eh oui! qui sert les voyageurs qui circulent sur l’autoroute 16, très fréquentée en Saskatchewan.

Comment vous êtes-vous jointe à la famille Tim Hortons?

Mon histoire est assez particulière. J’ai grandi dans la pauvreté. Nous n’avions pratiquement rien à manger.

Mais j’ai gardé de bons souvenirs de nos arrêts en famille dans des restaurants près des autoroutes.  Ces moments étaient spéciaux, parce qu’on mangeait rarement dans les restaurants. J’ai toujours eu le rêve de posséder un restaurant sur le bord d’une autoroute. Je pense qu’on travaille inconsciemment à réaliser nos rêves. J’ai tellement aimé les moments passés dans ces restaurants quand j’étais jeune que je voulais offrir la même expérience.

Et aujourd’hui, je suis la propriétaire d’un de ces restaurants.  C’est une histoire classique de Canadienne qui ne part de rien et fait sa richesse.

Parlez-nous de quelques-uns des défis que vous avez dû relever en tant que femme propriétaire.

J’ai rencontré des défis parce que je suis une femme, mais aussi parce que je n’ai pas fait d’études postsecondaires. Je ne suis pas allée apprendre les affaires à l’université. Ça ne fait pas partie de mon parcours. J’ai dû prouver que je pouvais atteindre mon but en travaillant dur et en apprenant sur le tas.

Il m’a fallu beaucoup de ténacité et de résilience. Je me suis rendue où je suis aujourd’hui parce que je croyais en moi. C’est mon état d’esprit qui m’a poussé en avant. Éliminer les limites de ce que je pouvais accomplir dans ma situation, c’est ce qui a assuré ma réussite.

Si vous repensez à votre cheminement entrepreneurial, de quoi êtes-vous le plus fière?

J’ai toujours été près de mes valeurs; elles font partie intégrante de ma personne. J’aurais probablement pu avoir plus de restaurants, mais il aurait fallu que je m’éloigne de mes valeurs. Je suis restée fidèle à moi-même.

Je me suis poussée à donner autant que ma situation financière me le permettait, et j’ai toujours cru que la générosité entraîne plein de belles choses. Plus je donne, plus je reçois de la communauté.

Avez-vous des conseils pour les jeunes femmes qui veulent démarrer une entreprise?

Je dis à tous les jeunes qui cherchent des conseils d’arrêter d’avoir peur de la critique. Ne vous inquiétez pas de ce que les gens pensent de vous. Ne vous laissez pas détourner de vos aspirations.

Comment les choses ont-elles changé pour une femme propriétaire d’une franchise Tim Hortons?

Avant, il fallait être un couple pour détenir une franchise.  On ne m’aurait pas permis de détenir des restaurants toute seule. La marque est plus inclusive aujourd’hui.

Je suis une des franchisées les plus heureuses au monde quand je vois comment les choses ont changé. On n’essaie pas de m’empêcher de m’exprimer, et je ne me gêne pas pour communiquer sincèrement et respectueusement mes opinions aux membres de la haute direction parce que je sais qu’ils veulent vraiment de la rétroaction honnête. Il y a bien des années, les opinions d’une femme n’auraient pas toujours été si bien reçues.


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