Landon Miller et ses collègues avaient l’habitude de parcourir de grandes distances pour savourer un petit café.

À l’époque, le Tim Hortons le plus proche d’Ohsweken, une communauté des Six Nations de la rivière Grand en Ontario, était à 20 minutes de route en voiture, qu’importe la direction. Il fallait donc au moins 40 minutes pour aller chercher une commande.

« On y allait quand même, sur une base régulière. Tout le monde le faisait », affirme Landon en riant. « Nous aimions le produit, nous aimions le restaurant, nous aimions la marque. Mais en même temps, ce n’était pas quelque chose qu’on avait dans notre communauté. Il nous manquait quelque chose. »

Landon et ses partenaires se sont donné comme objectif de remédier à la situation. Après des années à peaufiner leur idée, en 2016, ils ont construit leur propre restaurant Tim Hortons sur les terres des Premières Nations.

Votre restaurant fête ses cinq ans cette année. Quel souvenir gardez-vous de votre grande ouverture?

Landon : En fait, nous avions prévu une ouverture non officielle, mais les invités ont simplement déplacé les cônes et ouvert le restaurant pour nous. Les invités ont commencé à entrer avant même que nous soyons ouverts. Notre ouverture a donc eu lieu ce jour-là (rires) et depuis, nous n’avons pas regardé en arrière. Tant que la communauté nous soutient, c’est tout ce qui compte.

Pourquoi était-ce important d’avoir un Tim Hortons dans votre communauté?

Landon : Lorsque nous avons ouvert le restaurant, nous comptions 70 employés, dont 69 étaient issus de notre communauté.

Compte tenu de la réalité de notre communauté des Premières Nations et des communautés de tout le pays, le fait que nous ayons pu embaucher autant de jeunes et les faire sortir de leur coquille était important.

Nous avons accompagné des centaines de jeunes à la banque pour ouvrir leur premier compte bancaire après leur avoir offert leur premier emploi.

C’est la chose la plus importante pour moi. Nous avons pu voir ces jeunes grandir durant leur emploi au restaurant; c’est presque comme s’il s’agissait de nos propres enfants. Ces moments précieux nous rendent vraiment heureux, ma femme et moi.

Quels sont les moyens que vous avez trouvés pour redonner à votre communauté?

Landon : Nous sommes fiers de ce que nous avons pu accomplir pour la communauté grâce au restaurant. Le Jour des camps est un événement important pour nous. Nous envoyons chaque année un groupe de jeunes des Premières Nations au camp. De nombreux jeunes de notre communauté ont déjà bénéficié de cette expérience unique.

Nos dons du Biscuit sourire sont versés aux écoles d’immersion linguistique des Six Nations, et ce montant augmente chaque année. Nous avons également lancé le programme Lacrosse Timbits, le premier du genre en Ontario.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous croyons que Tim Hortons doit être présent dans notre communauté. La marque Tim Hortons peut réellement avoir une incidence positive dans nos communautés.

Votre restaurant est-il devenu un lieu de rassemblement pour la communauté?

Landon : Absolument. Notre restaurant semble au cœur de l’action désormais. Tout le monde s’y rassemble. C’est un endroit très chaleureux.

Parfois, nous avons du mal à comprendre les commandes des invités parce qu’il y a trop de rires. Il y a les aînés qui viennent souvent. On taquine mon père, parce qu’il est pratiquement président de la réunion des aînés chaque mercredi matin à la table avec banquette. Ils font rigoler tous les membres d’équipe et les invités qui font la file.

Nous avons un foyer à l’extérieur – le feu est sacré pour nous – et durant l’été, la terrasse est toujours remplie de familles qui discutent autour du feu chaque soir.

C’est vraiment beau à voir.